article sur la Nouvelle Republique
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Vienne
Le chenil sauvage est un mouroir à chiens
05/12/2015 05:38
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Les chiens d'un chenil sauvage vont devoir être remis à une association spécialisée. - (Photo illustration)
Saint-Laurent-de-Jourdres. Ils sont sales, squelettiques et sans toit. La justice a décidé que les chiens d’un chenil sauvage devaient être remis à la SPA.
L'urgence dure depuis au moins un an et demi. Vingt-cinq chiens de chasse livrés à eux-mêmes dans un chenil sauvage, sans abri digne de ce nom, sans soins réels et qui meurent à petit feu.
C'est le maire de la commune de Saint-Laurent-de-Jourdres qui avise les gendarmes de Lussac-les-Châteaux, en avril 2014, de l'existence d'un chenil monté sans autorisation, garnis de beagles en mauvais état de santé.
Les services spécialisés viennent inspecter rapidement les lieux, ils découvrent des cadavres de chiens abandonnés sur place. Le propriétaire assure qu'il va remettre bon ordre à tout ça, qu'il ne connaît pas bien toute la réglementation.
Un nouveau contrôle mené sur place en novembre 2014 permet de relever quelques améliorations dans les conditions d'hébergement des chiens mais les toitures des abris ne sont toujours pas étanches et elles déversent les eaux pluviales dans l'aire d'exercice des chiens transformée en pataugeoire. Pire, un nouveau cadavre est découvert, à moitié recouvert de terre, et l'état de santé des autres chiens ne s'est pas amélioré.
« Ça y est j'ai fini d'acheter le matériel », assurait hier Michel un chauffeur quinquagénaire au casier vierge qui semble bien dépassé par la situation.
« J'ai cherché un local pour les mettre au propre et au sein. J'ai le gravier et le sable. Je les nourris bien, des croquettes avec 30 % de protéines, du riz, des pâtes, du pain, tu triticale, du maïs… » La plaidoirie de Michel tombe à plat. Mercredi, deux jours avant l'audience, un nouveau contrôle a été mené sur les lieux, histoire de vérifier si l'ancien chasseur s'occupe enfin des animaux. Le constat du contrôleur est terrible : !
« C'est pire qu'en 2014 ». La situation du chenil sauvage est régularisée sur le plan administratif, mais ça ne règle rien à la situation quotidienne des chiens de chasse qui seraient bien incapables de courir après le moindre gibier.
Ils sont squelettiques, rongés de parasites, pataugent sur un sol glissant de déjections. Le propriétaire a été mis en demeure de réaliser les travaux d'ici à mardi, sans quoi les chiens seraient placés.
La justice vient de le devancer. Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur en ordonnant la remise des animaux à la SPA et le paiement d'une amende de 200 € pour les mauvais traitements et 500 € pour ne pas avoir envoyé les cadavres à l'équarrissage.
Michel ne bronche pas : «
Les chiens, je préfère les donner à des amis. »